
Une autre Corée
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Que diriez-vous d’un petit tour en Corée du Nord ? Il y a déjà quelques temps, j’étais allé me «promener» dans la DMZ (Zone Démilitarisée), à la frontière de la Corée du Nord. Ambiance glaciale. Encadrement militaire, on marche, pas le droit de s’arrêter, entourés de soldats américains. On ne doit pas montrer du doigt la Corée du Nord, ils nous filment et pourraient utiliser ces images pour la propagande. Et on signe un joli papier (qu’on a pas le temps de lire) comme quoi approximativement «si un conflit éclate pendant la visite, si on meurt ici c’est pas bien grave et personne ne sera responsable», j’exagère à peine… On rencontre de «charmants» garçons, soldats de l’ONU. Ils ne bougent pas d’un millimètre de toute la journée dans cette position d’intimidation du Taekwondo. Derrière celui-ci c’est la Corée du Nord. J’ai mis les deux pieds. Il est absolument interdit de passer dans son dos, la porte au fond c’est un peu le Mordor… Ce lieu est vraiment étrange, les pays en présence jouent un jeu étrange, une guerre des nerfs, comme des gosses qui se jettent des petits cailloux jusqu’à ce que l’un d’eux craque. On n’entre pas facilement en Corée du Nord… mais c’est possible, il y a d’ailleurs de plus en plus d’échanges avec l’extérieur. Je conseille de lire la bd «PyongYang» de Guy Delisle (publié à l’Association). C’est l’histoire véridique d’un jeune directeur artistique français de dessin animé envoyé en Corée du Nord, à PyongYang pour superviser un dessin animé (*). Il raconte sa vie, son expérience au jour le jour en Corée du Nord. Très instructif, à pleurer, de rire parfois et surtout d’une absurdité étonnante. Moi j’ai juste fait la ballade à la frontière. J’ai juste fait deux pas, pas plus. C’est déjà toute une aventure pour y arriver. Il faut réserver sa place trois semaines à l’avance, donner son numéro de passeport pour vérification et antécédents douteux, ne pas porter de jean’s, avoir les bras couverts, pas de tee-shirt. Mais la Corée du Nord ce n’est pas «si» fermé que ça. Pour y aller en touriste ça me semble encore bien difficile (en tous cas on doit être très encadré), les coréens du Sud peuvent cependant visiter quelques zones. Et il y a chaque année de grandes cérémonies de retrouvailles organisées entre les familles séparées. On peut travailler en Corée du Nord, il y a beaucoup d’échanges, de partenariats avec les entreprises européennes, et du reste du monde. D’ailleurs un grand nombre d’entreprises étrangères sont sur les starting-blocks et commencent à investir là-bas, à s’implanter, au cas où le pays s’ouvrirait dans les années à venir ou qu’une réunification se mettrait sur les rails. Histoire d’être les premiers, d’être en première ligne, il y a un enjeu économique énorme. A ce propos, les deux Corée et les pays aidant à planifier une possible future réunification font très attention pour ne pas répéter les erreurs que l’on a pu voir par le passé, en Allemagne par exemple. On dit aussi que la Corée du Nord serait un des plus beaux pays du monde, parce que très protégé (quel paradoxe), les montagnes qui couvrent tout le pays seraient restées très sauvages, naturelles, propres…
(*) Auparavant les intervalles, le dur labeur, de pas mal de dessin animé européens étaient réalisées en Corée du Sud. Le pays prenant de l’ampleur et décidant de ne plus faire «l’esclave» mais de produire ses propres œuvres, c’est la Corée du Nord qui a récupéré le marché (avec la Chine).
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Je suis sûr qu’ils ne connaissent même pas Kad et Olivier ces gens-là… Pfffff !
Mé faut pas y aller Vincent !! même juste 2 pas !!!! y vont te garder et te faire faire des portraits de leur leader !!!!! Qu’on ne t’y reprenne pas !
Il a vraiment l’air sympa ce type, sur la photo 🙂 Et Pyongyang ! ça c’est une BD fantastique. Le trait est minimaliste, mais le découpage et les séquences sont remarquables. C’est vrai que l’auteur manie l’ironie av