• Accueil

  • Galerie

  • Facebook

  • Tutoriels

  • Archives

  • A propos

  • Contact

  • LinkedIn

  • Twitter

  • Credits

Marre marre marre

Ecrit dans Réflexions, lu 2 404 fois avec 13 commentaires.
.
Ecrit le jeudi 21 septembre 2006, publié il y a 16 années.

Il y a des jours comme aujourd’hui où ça va mal. Et comme dit mon grand-père, «quand ça va mal, ça va mal». Il y a des jours où le métier d’illustrateur peut être particulièrement pénible. Comme aujourd’hui. Des jours où le cœur n’y est plus, où les pinceaux et crayons vont être délaissés. Des jours où l’on n’a plus du tout envie de se rouler par terre en poussant des petits cris d’animaux à la fin de la journée tellement heureux du travail accompli pendant les dures heures de labeur. Non, aujourd’hui je suis énervé et j’en ai marre.
Quand je suis rentré de vacances fin août, j’ai découvert avec stupeur un no man’s land bancaire. J’attendais plusieurs milliers d’euros pendant l’été et je n’avais rien reçu. Je suis bien loin d’être richissime et quand les paiements de plusieurs mois de travail n’arrivent pas, ça fait mal. Très mal. Depuis début septembre la situation s’était un peu arrangée – ce que j’avais cru naïvement – car j’avais finalement reçu certains paiements retardataires. Mais en revanche, d’autres sommes plus conséquentes ne sont toujours pas là. Je suis chanceux car on est plutôt du genre compréhensif à ma banque mais quand certaines limites sont dépassées, et dans les grandes largeurs, il faut bien passer à la caisse. Et c’est maintenant, après coup. Aujourd’hui j’ai donc découvert un prélèvement de frais de plus de deux cent euros pour compte non provisionné, etc, concernant cet été. Bon c’est comme ça, il n’y a rien de scandaleux et pas grand chose à faire, j’assume complètement, ça fait partie du contrat passé avec la banque et le problème n’est pas là. En plus je me rends compte que j’ai évité de beaucoup plus lourdes conséquences grâce à leur patience.
Ce qui me met hors de moi c’est que je n’y suis pour rien. J’ai signé des contrats, on m’a promis puis annoncé des virements et même après de nombreuses relances, j’en suis toujours au même point. Avec mes précédentes expériences douloureuses, je pensais être blindé face à ce genre de situation. Mais non, moi ça me coupe toujours les jambes, c’est extrêmement pénible et même démoralisant. Il n’y a pas grand chose à faire là contre non plus. Réclamer plus de garanties ? Se lancer dans des démarches fastidieuses et hasardeuses avec pour conséquence un climat de méfiance ? Non, je ne crois pas et ce n’est pas mon genre. Je tiens mes engagements, je respecte ce qui a été convenu et j’attends que ce ne soit pas à sens unique. Et de toutes façons ça ne changerai certainement pas grand-chose concrètement et je connais déjà les réponses. Je crois que je vais plutôt donner un coup de balai dans mon carnet d’adresse et me concentrer sur le travail avec les collaborateurs respectueux des engagements pris. Quitte à avoir moins de boulot mais du boulot agréable où on peut travailler sereinement sans doutes ou craintes. Du boulot où plus tard, une fois le travail imprimé on peut le regarder avec plaisir et en profiter sans se dire, ah oui là je me suis fait niqué pour le paiement ou je ne sais quoi.
Je me dis que je suis certainement malchanceux, c’est sur moi que ça tombe, pas de bol. Mais quand même, je constate que la tendance s’est inversée, ce genre d’inconvénients se généralise et la situation ne va pas en s’arrangeant. En ce qui me concerne bien entendu, je ne sais pas trop comment ça se passe chez les collègues. Mais mes collaborations qui se soldent par un franc succès sur tous les fronts (humain, artistique et financier) se comptent à peine sur les doigts d’une main. Ça devient de plus en plus difficile de travailler dans ces conditions surtout que j’ai d’autres choses à faire bien plus importantes (m’occuper de ma fille qui vient de fêter ses un an par exemple) que de perdre du temps à réclamer de l’argent. Ce qui en plus ne sert pas à grand-chose. Je crois que le terme le plus approprié pour ce que je ressens, et pas seulement aujourd’hui, depuis quelques temps déjà, c’est : usant.


  • Quand revient la nuit
  • Pinceau magique
  • Partagez cet article sur
  • Facebook
  • Twitter
  • Linkedin
  • Google+
  • Tumblr
  • Email
Article précédent
« Kurtz |
Article suivant
| Quand revient la nuit »

13 commentaires.

  1. SD, le mercredi 20 septembre 2006 à 16 h 28 min, a écrit :

    Ah ben voilà un beau post de démoralisé , y’a pas à dire… Je suis réellement effarée de tous les problèmes que tu as pour recevoir une juste contre-partie du boulot que tu produis. Je pensais naïvement qu’un illustrateur reconnu tel que toi n’avait plus trop ce genre de soucis, même s’ils ne peuvent être absents. (Là pour le coup mes propres espoirs en prennent un coup, mais là n’est pas le problème…) Le fait que les relations avec les éditeurs deviennent de plus en plus problématiques n’est donc pas qu’une légende. (Je me suis aussi bien faite avoir une fois.) Il est vrai qu’avec un contrat bien “officiel” en poche tu peux toujours trouver un recours quelconque, mais ça va t’user encore un peu plus… De toute façon je pense que tu as dû toi-même faire le tour du problème. Je peux seulement espérer que ton argent va bientôt être débloqué, alors je croise les doigts même si c’est pas facile pour dessiner! 😉 Courage…

  2. laure, le mercredi 20 septembre 2006 à 19 h 08 min, a écrit :

    Mon cher Vincent, va voir le site des kimchi, oublie les éditeurs, regarde tous ces légumes, écoute la musique, tu voles, tu es léger, tu es en mode kimchi.

  3. Vladd76, le mercredi 20 septembre 2006 à 20 h 28 min, a écrit :

    Salut, Oui comme je te comprend, c’est usant, je vis exactement la même chose depuis quelques temps et tout comme toi, je trouve ça pesant et déprimant. D’autant plus qu’en ce qui me concerne, mes clients sont très limités… et que je débute dans ce domaine. Alors j’attend patiemment qu’on m’envois les chèques. Je relance de temps en temps, on me répond régulièrement que ça devrait pas tarder, ou qu’on ne sait pas trop, ou que les personnes s’occupant de signer les chèques ne sont pas là, ou pire encore, on me fait le coup de l’oubli, de l’enveloppe malencontreusement enfouie sous une pile d’autres courriers, et j’en passe et des meilleures. Bref, c’est lourd, et quand tu débutes, c’est encore pire je crois, car cela ne donne pas vraiment confiance “au milieu” ds lequel tu commences à travailler. C’est un peu comme si on te flinguait les jambes sur la ligne de départ. Mais malheureusement, mes petits malheurs sont assez communs et sans noircir le tableaux, j’ai l’impression que cette tendance n’est pas forcement si rare quand on a un statut d’indépendant, et ceci quelque soit le métier. Mon amie elle aussi indépendante ds un autre registre à aussi ce genre de déboires. Il faut réclamer, comme si être payé pour son travail devenait un luxe. Avec tout ce que ça implique, c’est désagréable, voir humiliant et perso, ça me donne l’impression de mendier. Je trouve ça impardonnable. C’est un non-respect du travail d’autrui, un manque de considération évident, et quand j’y pense ça me met en colère. Sincèrement, je ne bosse pas pour l’argent (sinon je ferais autre chose) mais le simple fait de ne pas être payé, ou alors très en retard me donne l’impression d’être pris pour un guignol. Enfin bref, c’est con mais le fait de lire ton message m’a donné envie de partager cela. Alors bon courage, et dis toi que ces gens là ne méritent pas ton travail, c’est comme qui dirait, donner de la confiture aux cochons. Grouiiik.

  4. Lodin, le jeudi 21 septembre 2006 à 1 h 21 min, a écrit :

    Et moi qui commence tout juste a prendre mes premiers contacts dans le milieu. Je suis d’avis que dans la vie quoiqu’il arrive ce n’est qu’une serie de plus et de moins. Au final on arrive juste à un équilibre et c’est avec du recul que les petits bonheurs deviennent des grands. Il est certains que cela ne va pas nourrir ta jeune enfant ( C’est deja un bonheur immense que je ne connais pas encore :)), mais lorsque tu la tiens dans tes bras, c’est un instant que l’on ne peut te voler, et c’est enorme. Lorsque je traverse ces periodes je gobe litteralement tout ces moments pour en faire des reussites d’un instant. Il vaut mieux reussir quelques minutes que de perdre des années dans sa tete et son coeur ;).

    Bon courage.

  5. Swal, le jeudi 21 septembre 2006 à 8 h 31 min, a écrit :

    Tous des enculés. C’est pas moi qui l’a dit, c’est Jean-Mimi… Parfois, j’ai envie de leur dire la même chose : “Ha excusez moi, mais je pars en vacances alors je vous donne les images dans trois semaines ok ?” “Ha zut, les dessins étaient cachés sous un pile de lettres ! J’avais pas vu… Je vous l’envoie dans 2d4 jours (ben oui, je bosse principalement dnas le milieu du jdr ^^). Ou encore “Ha ben je n’étais pas là pour signer mes images. Ca part aujourd’hui.” Deux éditeurs me doivent de la thune depuis… presque un an. Je les relance régulièrement et leur réponse – quand il y en a – me font toujours sourire… Ils ont au moins ça pour eux. Vincent, on se skype, viens déverser ta bile sur moi. Mais ne mange pas de kimchi avant stp.

  6. Jibé, le jeudi 21 septembre 2006 à 9 h 57 min, a écrit :

    A ma modeste échelle, j’ai aussi quelques problèmes de ce genre. Et bien que je ne puisse pas vraiment me plaindre, car j’ai une activité principale qui me permet de bien vivre, c’est parfois dur de voir aussi sa conscience professionelle ( délais de rendus respectés par exemple) mise à l’épreuve par des délais de paiement qui n’en finissent plus, des communications qui ne marchent que dans un sens, etc…même si c’est pour certaines “bonnes” raisons X ou Y. De tout coeur, donc, bon courage à toi, Vincent.

  7. Nils, le jeudi 21 septembre 2006 à 13 h 58 min, a écrit :

    Demande remboursement de tes 200 euros à tous ceux qui t’ont payé en retard, en divisant au prorata de chacun des contrats. Tu fais ça gentiment, de manière compréhensive, lettre adressée au comptable avec justificatif de ta banque. Tu le fais calmement en sachant que ça ne marchera pas mais juste pour que pendant 2 minutes et cinquante seconde chaque comptable se sente con. Ensuite tu mets en place une nouvelle procédure avec chaque mauvais payeur : tu livres en deux fois et tu ne livres la seconde partie qu’après avoir reçu 50% des fonds. Pour amener la chose, tu expliques très gentiment au gars que tu lui proposes une solution pour régler SON problème. Sinon, regarde s’il n’y a pas une assurance qui peut te couvrir pour ça. Sérieusement, ça m’étonnerait qu’il n’y en ait pas une qui ait pensé à ce business. Et il n’y a pas plus chiant qu’un assureur pour le recouvrement. En fait il n’y a pas plus chiant qu’un assureur tout court. Si, un banquier. Non, même pas.

  8. Nils, le jeudi 21 septembre 2006 à 14 h 45 min, a écrit :

    J’ai pris le train pour Nice, via Grasse. C’est juste un test. Vincent comprendra.

  9. Nils, le jeudi 21 septembre 2006 à 16 h 41 min, a écrit :

    Tue-les.

  10. Xav, le jeudi 21 septembre 2006 à 23 h 50 min, a écrit :

    On ne peut pas acheter de malabars en Corée?

    Ca me fait penser à un film coréen, mince j’sais plus le titre.Mais, c’était dans le cinéma.Plusieurs scènes étaient tournées et les conséquences que ça amenées: une des extrémité était la mise à la porte, le gars s’est ramené coup de poing en avant ^^, euh les autres scènes imaginées, me souviens plus, c’était moins marquant… Bon, on efface tout et on r’commence…

  11. Xav, le jeudi 21 septembre 2006 à 23 h 53 min, a écrit :

    “Toute peine mérite salaire” Bon courage!

  12. adan, le vendredi 22 septembre 2006 à 9 h 46 min, a écrit :

    Salut Vincent, si je puis me permettre, ton post m’a quelque peu chamboulé, parce que ce sont des choses que j’ai vécu aussi, comme bcq en fait et je suis déçu que même à “ton niveau” certains professionnels de l’éditions fonctionnenent encore avec un tel mépris. Car pour moi il n’y a pas d’autre mot. Je me suis permis de poster le problème (en termes généraux) des retards et impayés sur un forum (MDABD) et j’ai pu obtenir quelques pistes:

    • à voir donc: site mda Bd
    • ou encore là

    … etc. …

    J’ai été surpris de voir ces réponses sur les liens référencés ci deçus et je ne priverai pas à l’avenir de m’en souvenir.

    Pour ma part, un principe que je rappelle sur devis/facture, c’est celui des droits et cession des droits des images: si le réglement n’est pas fait je reste le seul à décider légalement de la diffusion de mes images. Sur mes factures, je mentionne les articles des codes de la Propriété Intellectuelles, ce qui sous-entend que je peux donc aller plus loin, c-à-d en justice … Ceci dit je ne prêche aucune vérité, chacun fait comme il le souhaite, avec plus ou moins de diplomatie (pour ma part je suis pas doué 😉 ) : c’est un pb délicat car il faut souvent ménager “la chèvre et le choux”. Ceci dit c’est un adage qui commence aussi à me casser les pieds et comme je deviens vieux et acariâtre, j’ai tendance à ruer de plus en plus dans les brancards 😉

  13. pierre, le samedi 23 septembre 2006 à 17 h 26 min, a écrit :

    Bravo d’avoir abordé le sujet sur ton blog perso ! En plus, j’ai remarqué en tentant d’aborder le sujet, que trés peu de freelances osaient en parler ouvertement. Officiellement tout doit bien se passer… il faut être Cheese du matin au soir. Le pire c’est de penser que ceux qui te mentent ont déja touchés leurs salaires, et ce gràce à ta plume, qui est un “bon investissement”. Il doit y avoir une psychologie de l’angoisse que ces gens-là ont étudiés, qui admet qu’un artiste dans le doute donne toute son essence et tout son talent. Ceci appuyé par des statistiques avec graphiques à barre, camemberts et echelles de points… Pour moi ce sont des “multi-face” comme les acheteurs de Carrefour face à leurs fournisseurs, comme les policiers pour faire avouer le coupable : Le gentil, le méchant (voire le conciliateur). Tu es seul face à un hydre à plusieurs visage. Et la schizophrénie t’atteinds rapidement. A mon avis, à des gens chargés d’interpréter un rôle (et payés pour ça) il faut répondre en acteur. Ou alors jouer la saturation de leur standard (mais ça coute un peur cher à cette distance) : Harceler la standardiste (qui ne sera pas, elle, sur répondeur) 10 fois par jour pendant 1ne semaine trés poliment en déclinant ton identité et rappeler le “défaut de paiement de la société” jusqu’à ce qu’elle te passe directement le chef comptable (avec la lassitude, on cesse de jouer) : Ca m’est arrivé une fois et la fille m’a mis en ligne avec une responsable qui m’a sorti “J’ai trouvé votre chèque, hihi, il trainait quelque part… Oh ! mais il est daté d’il y a trois mois ! Comment ce fait-ce ? Nous sommes vraiment vraiment désolés”. J’ai jamais autant rencontré de “crétins professionnels et compréhensifs” qu’en étant freelance. Lorsqu’ils parlent de leurs appréhension d’un licenciement, c’est vrai que j’arrive à les comprendre, puisque je vis cette angoisse quotidiennement. C’est vrai qu’ils se syndiquent, qu’ils sont contre la peine de mort, qu’ils sont humains, cordiaux, chaleureux… coté pile Mais je suis sur qu’ils seraient prèts à brûler leur prochain avec la meilleure conscience du monde parce que la loi leur donne raison. La faim justifie les moyens.

    Le pire c’est que ça incite à vouloir “saloper” le travail mais à mon avis il ne faut surtout pas, car c’est toi. Et comme dit l’autre ” patience et longueur de temps valent mieux que force ni que rage”. Enfin, dés fois…

Image au hasard


  •  


  • Lectures recommandées

    • L'angle Playmobil
    • Des difficultés du docu-fiction
    • Vectorisation et anticipation
    • Fitness graphique
    • Trucs et astuces
    • Pinceau magique

    Consulter les Catégories

    • Au jour le jour (103)
    • Crayonnés et N&B (91)
    • Culture (36)
    • Illustrations et réalisations (208)
    • Inspirations (35)
    • Réflexions (96)
    • Sur le net (36)
    • technique (76)

    Articles les plus lus

      • « Le livre et son vocabulaire »
        Lu 185 369 fois.
      • « Tutoriels »
        Lu 55 079 fois.
      • « Quatrième de couverture »
        Lu 53 827 fois.
      • « Augustus, conception et réalisation »
        Lu 49 550 fois.
      • « 2. Préparation du support »
        Lu 38 140 fois.
      • « 3. Réalisation »
        Lu 25 176 fois.
      • « L’enfant Océan »
        Lu 24 601 fois.
      • « Angus forever »
        Lu 24 417 fois.
      • « 1. Scanner de grandes illustrations »
        Lu 23 634 fois.
      • « 5. Le kimchi »
        Lu 23 384 fois.