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A éviter suite et fin

Ecrit dans Réflexions, lu 2 906 fois avec 11 commentaires.
Marqué comme éditeurs et éditions, fanpro, illustration, warhammer.
Ecrit le vendredi 15 décembre 2006, publié il y a 16 années.

A propos des mes soucis avec Shadowrun, merci pour vos suggestions mais je suis un peu inquiet devant le côté justicier sur son cavalier blanc. Je sais bien que sur le principe c’est inacceptable d’être payé en retard et qu’une action en justice, tribunal ou autre, serait une réponse largement méritée. C’est bien joli de vouloir se défendre de cette manière mais malheureusement il me semble que ce n’est ni raisonnable, ni réaliste. A mon avis ça ne tient pas debout. Et ce pour différentes raisons. Tout d’abord se lancer dans de telles démarches prendrait certainement un temps fou avec un résultat incertain et couterait peut-être plus cher que le paiement attendu. Ensuite ça se complexifie car, dans ce cas-là, ça se passe aux États-Unis et on imagine sans peine les barrières à cause de la langue, des différences de législation, d’éloignement géographique, etc. Et pour finir je ne veux pas me fermer des portes. Ce qu’une action en justice aurait pour effet immédiat et il me semble définitif. Attaquer, que ce soit avec des éditeurs français ou étrangers, risque de braquer les personnes réduisant ainsi le problème à une simple confrontation du genre ah c’est la guerre. Avec en plus le risque de se faire une réputation de rigide et agressif, entre autres. Faut pas rêver, l’éditeur a mille excuses, certainement inacceptables, mais on n’est pas toujours là pour rectifier ce qui est dit. Je préfère laisser les portes entre-ouvertes et trouver des solutions intermédiaires et moins radicales pour ne pas être perdant sur toute la ligne.
Shadowrun fait partie des derniers boulots que j’ai traité sans trop me soucier des conditions, aveuglé et excité par le projet. Depuis, et à la suite de mes embrouilles de l’été dernier, j’ai vraiment fait le ménage. A pas de velours. Avec les éditeurs à tendance mauvais payeurs j’ai renégocié les contrats et imposé mes conditions. Ce qui a été accepté, parfois après de longues et difficiles discussions mais maintenant tout se déroule pour le mieux, c’est propre. Encore quelques détails à améliorer au fil des collaborations mais au moins je vais dans la bonne direction. Et dans tous les cas j’ai prévenu (sans menacer) que si ça foire c’est adios amigos. Par exemple avec l’éditeur Fanpro Allemagne je reçois maintenant 50% du paiement au moment du crayonné et le reste «normalement» à la remise de l’illustration finalisée. Ça ne me garantie pas encore de toucher la totalité mais l’éditeur a très bien compris le sens de ma démarche et surveille de très près tout ce qui me concerne pour éviter l’irréparable. J’ai aussi laissé une seconde chance à Green Ronin pour Warhammer en imposant une clause de pénalité aux contrats en cas de paiement en retard. C’est encore à l’essai, je verrai bien si ça incite à plus de rigueur.
Pour éviter d’être perdant sur tous les tableaux, j’ai invité, en douceur, les éditeurs à accepter mes conditions en mettant tout d’abord la barre très haute, du genre illustration contre paiement, pour être sûr d’obtenir ce que l’éditeur a à proposer de mieux. Ça tient parfois de la haute voltige et je fais très très attention à ce que j’écris, à bien formuler mes conditions pour éviter de froisser et m’assurer une victoire pas à pas. De ce fait j’ai aussi pu voir un peu plus clairement les sentiments des éditeurs au-delà de l’habituel mea culpa. Maintenant je sais exactement qui a réellement envie de travailler avec moi, qui ne veut pas me perdre et qui est prêt à faire des efforts pour que tout se passe pour le mieux. Je trouve que c’est quand même bien triste d’en arriver là mais comme le disait Swal en commentaire mercredi, l’éditeur a autant besoin de nous, que nous de lui. Grâce à ces petits aménagements je peux désormais travailler sur un pied d’égalité, j’ai des garanties et des moyens de pression (au cas où). Forcément un léger sentiment de crainte et méfiance réciproque s’immisce dans les relations mais je crois qu’il faut que la confiance se gagne et ça oblige à plus d’exactitude.
Finalement de ne pas être passé par la «case tribunal» quand j’ai eu des problèmes avec certains éditeurs me permet maintenant de gagner mes sous comme il faut et continuer à travailler sur des projets qui me plaisent avec la réputation de quelqu’un qui ne se laisse pas marcher sur les pieds tout en étant ouvert à la discussion. Je suis gagnant sur tous les fronts. Pour conclure je crois qu’étant donné que les méandres de l’édition ne permettent presque jamais de sortir les catapultes et lever des armées, il faut être on ne peut plus prudent et rigoureux en amont. Il vaut mieux éviter de se lancer dans une collaboration sans vérifier qui on a en face et négocier de bonnes conditions, tout simplement. Cela me semble beaucoup plus adapté à la réalité de la situation, plus sage et sensé.
Voilà fin de la discussion pour moi. Sur ce je range pinceaux, crayons et Internet pour une bonne quinzaine de jours. Un peu de repos. En attendant qu’on se retrouve début janvier, je souhaite à mes fidèles lectrices et lecteurs de bonnes fêtes de fin d’année.


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11 commentaires.

  1. Anders, le vendredi 15 décembre 2006 à 23 h 11 min, a écrit :

    bon, un petit mot tout bref pour dire que j’approuve totalement ta démarche, se montrer plus fin que la partie d’en face c’est vraiment une bonne chose , je te tire même mon chapeau car je trouve ta méthode épatante et très "classe"…
    sur ce Vincent, je te souhaite de bonnes vacances et de très joyeuses fêtes en attendant ton retour non sans impatience!

  2. Jibey, le samedi 16 décembre 2006 à 1 h 15 min, a écrit :

    Tu as une maitrise de toi impressionante…
    Bonnes fêtes de fin d’année !

  3. Narkarth, le samedi 16 décembre 2006 à 16 h 07 min, a écrit :

    Je suis d’accord dans l’ensemble avec tes démarches 🙂 et surtout le faite de ne pas accepter de se faire marcher sur les pieds en amont.
    Dans tous les cas je te, et à vous tous, souhaite une très bonne continuation, de bonnes fêtes de fin d’année, un Noyeux Joël et une excellent début d’année 2007.

  4. Swal, le samedi 16 décembre 2006 à 16 h 09 min, a écrit :

    Haaaaaaaaaaaa… On va pouvoirt parler de tout ça de vive voix ! A tout bientôt !!! Héhé.

  5. oliviermr, le samedi 16 décembre 2006 à 17 h 54 min, a écrit :

    Je trouve cela tres sympas de partager tes experiences, qui c’est cela peut etre une bonne piste pour celui qui plus tard se retrouveras dans une tel situation. Bonnes fetes!

  6. Nils, le samedi 16 décembre 2006 à 18 h 10 min, a écrit :

    Errare editum est

  7. Vincent Dutrait, le dimanche 17 décembre 2006 à 5 h 58 min, a écrit :

    Petite mise à jour du message, j’ai reçu le paiement hier avec le mail «habituel» d’excuses, du genre retards pris au long de la fabrication du bouquin, mails en retard, milles excuses, merci d’avoir été aussi patient, etc etc… Au moins ça c’est réglé et je ne laisserai pas les choses se dérouler de la même manière la prochaine fois, s’il y a une prochaine fois bien entendu.

  8. kido, le dimanche 17 décembre 2006 à 10 h 39 min, a écrit :

    Ah, une bonne chose.
    Sinon, bon à savoir : ma p’tite femme bossant dans un cabinet juridique, m’expliquait qu’il était possible d’envoyer à l’entreprise (et même aux USA) un recommandé international les obligeants à venir comparaître devant un tribunal du travail français. 95% des boites étrangères ne se présentant jamais, et pour peu que tu defendes toi même, le tribunal met en place un remboursement via personne mendatée dans le pays d’origine. Le coup de la procédure pour le plaignant étant aux environs de 90/100€ (les gros frais étant à la charge de la boite accusée).
    Mais comme tu le dis, ceci devrait être le dernier recours…car bonjour la réputation sinon.
    Bonnes fêtes à toi en tout cas.

  9. fablyrr, le lundi 18 décembre 2006 à 8 h 28 min, a écrit :

    Je suiis entierement d’accord avec ta démarche, cependant étant illustrateur aussi ( enfin sans grande pétention rapport a ton travail mais j’ai des mini contrat j’imagine a la mesure de mon talent) bref des fois il est aussi tres difficile, de dire a un editeur ces conditions. Evidemment toi tu as une assise de talent et de réputation mais les gens comme moi (je veux pas faire misérabiliste non plus hein 😉 ) n’ont malheureusement pas ce recours.
    Voila je voulais juste dire ca en passant. Un jour arrivera peut etre ou les illustrateur auront un minimum de protection et de recours …

    En tout cas bonne fetes a toi !

    fablyrr

    nb : ennuyeux presque genant d’employer le tutoiement avec des personnes qu’on ne connait pas…

  10. kris, le lundi 18 décembre 2006 à 15 h 01 min, a écrit :

    bonne fêtes de fin d’année.

  11. Vincent Dutrait, le mardi 16 janvier 2007 à 2 h 50 min, a écrit :

    Pour répondre à Fablyrr, je suis bien d’accord qu’il est souvent difficile voire impossible d’imposer ses conditions et renégocier. Je sais que la situation d’un illustrateur ne permet pas toujours de discuter, j’en suis passé par là moi aussi. Mais je crois que ce n’est pas une bonne chose. Je parle d’expérience. A mes débuts j’avais travaillé sur un recueil de contes pour un grand éditeur toulousain. Une bonne dizaine d’illustrations, deux mois de gros boulot pour 1300€. Comme je démarrais dans le métier je ne me suis pas méfié, quoiqu’un peu inquiet, de ne pas avoir de contrats, aucune garantie ni bon de commande, un travail complètement sans filet. Mes illustrations ont été validées par crayonnés puis acceptées. Ensuite, quelques semaines plus tard, ça a complètement merdé quelque part chez l’éditeur et on m’a annoncé que mes images étaient rejetées en bloc. Et à partir de là plus de nouvelles… J’ai eu beau râlé et essayé de me défendre, je l’ai eu dans l’os. Ils ont daigné me dédommager de 150€, que je me la boucle… J’ai perdu un gros pactole et surtout des semaines de boulot car, à mon avis, quand on perd un travail, on en perd deux. Celui refusé et celui qu’on aurait pu faire à la place. Voilà. Et j’ai d’autres exemples où je me suis fait banané en beauté. C’est pour ça que je pense maintenant que j’aurais du tenir bon dès le départ et affirmer ma position quitte à aller chercher du boulot ailleurs et continuer de manger des pâtes… Dur dur…
    J’encourage tous les illustrateurs à ne pas se laisser malmener. Tout simplement parce qu’en laissant les éditeurs peu scrupuleux gérer le travail comme bon leur semble, cela pourrit peu à peu l’ambiance générale de travail et il devient de plus en plus difficile de travailler dans de bonnes conditions, quel que soit notre "niveau" ou notre réputation. C’est un cercle vicieux…

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