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Tribune : Tendres Dragons

Ecrit dans Réflexions, lu 4 299 fois avec 18 commentaires.
Marqué comme éditeurs et éditions, dragons & créatures, ecole emile cohl, fantasy, illustration.
Ecrit le lundi 26 novembre 2007, publié il y a 15 années.

Voilà que ma tribune prend vie et c’est Philippe-Henri Turin qui ouvre le bal. Je ne connais pas encore Philippe-Henri personnellement, nous nous sommes seulement croisés sur des salons et nos illustrations se côtoient en librairie. Quand j’étais en fin d’études à l’Ecole Emile Cohl, en deuxième et troisième année, on nous parlait souvent des Turin, Durual, Roca, Mansot, Graffet et d’autres, comme exemples d’illustrateurs accomplis sortis de l’école avant nous. Ca nous boostait sérieusement, une forme d’idéal à atteindre et je suis très content d’échanger avec Philippe-Henri aujourd’hui. Je lui ai proposé de nous raconter la réalisation de son dernier ouvrage, son périple Tendres Dragons. Il me semble que c’est une aventure atypique, très éloignée de la simple commande habituelle. Un véritable travail d’auteur. Une volonté, une exigence de qualité et une ténacité impressionnantes. Un travail de titan durant deux années, pas loin de 200 pages… Un véritable Everest. Je suis enchanté que Philippe-Henri ouvre le bal car son récit apporte un nouvel éclairage sur le milieu de l’édition et la réalisation d’un livre. Ci-dessous, le témoignage suivi d’une petite bio et d’une biblio.

Pour avoir un aperçu du livre, quelques échantillons sur Amazon, c’est par là et pour découvrir le travail de Philippe-Henri, je souligne sa participation au collectif sur les Dragons (encore !) de la Galerie Daniel Maghen.

Voilà, je laisse la place :

Je m’appelle Philippe-Henri Turin et suis illustrateur pour l’édition-jeunesse depuis 18 ans. Mon Dieu ! Voilà qui ne nous rajeunit pas. Vincent m’a demandé de raconter une expérience qui m’est arrivée et qui, paraît-il, pourrait intéresser une ou deux personnes sur ce blog. Il a décidé de créer une nouvelle rubrique à la suite de ses articles sur la profession et des commentaires qu’ils ont suscités. Donc s’il faut commencer par un bout cette histoire, commençons-la par le commencement.

Il y a près de quatorze années, Sylvie Chausse, un auteur avec qui j’ai l’habitude de travailler, écrivit un texte, un abécédaire pour être plus précis, sur le thème des dragons. En ce temps-là, (on pourrait croire que je parle du temps des pharaons !) les livres sur les dragons en France, n’étaient pas monnaie courante, pas comme maintenant en tout cas. Nous étions donc persuadés de tenir un bon « filon ». L’éditeur de cette époque me demanda de faire des essais, ce que je fis, enthousiaste, bien que n’aimant pas cela. Je ne suis jamais bon dans cet exercice. Je trouve qu’il est impossible de faire le même travail à l’essai et au final. Et Malheureusement, comme je le prévoyais, les essais, malgré ma bonne volonté, ne furent pas à la hauteur des espérances de l’éditeur et je fus remercier, à juste titre au vu de ces quelques dessins que j’ai encore en ma possession. L’auteur dut retravailler son texte plusieurs fois jusqu’à écœurement. De plus, l’éditeur commençait à penser qu’un livre sur les dragons, ça ne marcherait jamais dans notre pays. Des visionnaires ! Sylvie repris le tout, le rangea dans un tiroir qu’elle ferma soigneusement pendant plusieurs années.

C’est la rencontre, en 2004, avec un tout tout petit éditeur mâconnais, avant tout imprimeur, et qui a depuis disparu, qui a relancé le projet des dragons.

En effet, devant sa demande, nous avons présenté cette idée d’un abécédaire aussi amusant qu’instructif. En effet, entre le moment où le livre avait été imaginé et cette nouvelle rencontre, nous avions trouvé tout un tas de documents relatifs aux dragons. Ces animaux n’étaient pas seulement des bêtes d’héroic-fantasy ou du moyen âge mais également des animaux liés à toutes les civilisations du monde. Voilà le thème principal de notre ouvrage. Il ne me restait plus qu’à faire des essais encore une fois. Mais là, je refusais tout net. Soit je travaillais tout de suite, projet accepté, soit je ne faisais pas de dessins. Par la suite, je montrais quand même mes deux premières illustrations à cet éditeur qui, rassuré, nous laissa faire notre travail tranquillement. L’avance en monnaie sonnante et trébuchante fut des plus ridicules, compte tenu du fait que je savais pertinemment que je devrais travailler au moins un an et demi sur ce livre. Mais j’avais fait un choix : celui de faire le livre que je voudrais comme je le voudrais avec la certitude au bout du compte d’avoir une maquette que je pourrais travailler avec l’éditeur ainsi qu’un ouvrage parfaitement bien imprimé, ce qui n’est pas le cas habituellement. Je pense que tous les illustrateurs ont eu des désillusions en voyant leurs livres revenir de l’impression. La perte est inévitable certes, mais parfois elle est carrément scandaleuse. Bien peu d’entre-nous, je parle des dessinateurs, peuvent suivre l’impression et discuter avec l’imprimeur. Et puis les coûts et les raisons économiques font qu’on regarde à deux fois avant de faire refaire le travail. Bref là, je tenais un éditeur qui était avant tout imprimeur et un très bon imprimeur qui plus est.

La décision prise, le coup de feu fut donné à la fin octobre 2004. Le travail sur le chemin de fer me prit un mois et demi. Je cherchais mon format, ni trop grand ni trop petit, regardais les livres déjà imprimés et choisissais un format viable économiquement et artistiquement qui fut accepté par l’imprimeur-éditeur. Je n’ai plus revu mon éditeur, ou peu s’en faut, jusqu’à sa faillite un an et demi plus tard.

Entre temps j’avais déjà fait près de la moitié du livre, du moins je le croyais à ce moment-là, car celui-ci augmenta un peu en pagination après notre visite de la magnifique exposition sur les dragons en Moselle, exposition qui partit ensuite à Paris puis au Québec…

J’avais donc travaillé sans direction ni indication d’aucune sorte que les miennes. Juste mon bon vouloir, ma volonté, mes désirs : en somme le rêve ! Et le cauchemar également car je n’avais personne à qui demander si je prenais la bonne direction. Mais cette liberté, je ne l’aurais échangée contre rien au monde. J’avais fait mon chemin de fer sans rien demander à personne, ni le montrer. Il faisait déjà plus de 150 pages et ne tarderait pas à atteindre les 200 pages. Bref, un truc idiot qu’il ne faut jamais faire, mais je l’ai fait quand même. De son côté, l’auteur augmentait aussi son manuscrit. Nous n’en faisions décidément qu’à notre tête, des deux côtés. Pour une fois, nous aurions notre livre, un bébé joufflu et gras, bien rose et bien vivant et pas un poupon en plastique.

Puis patatras, tout se cassa la figure. Notre éditeur disparut. Fini le rêve. Jusque-là, je ne gagnais rien en travaillant sur le livre, mais au moins j’avais la certitude de le voir tel qu’en mon rêve et tout à coup, plus rien. J’ai alors travaillé près de cinq mois sans savoir si notre projet trouverait un autre éditeur. Un moment dur à vivre mais un moment très instructif. J’ai su que je pouvais me passer de filet de protection. Et puis je n’avais plus vraiment le choix. J’avais trop donné à ce projet, il me fallait le finir maintenant.

Avant notre arrivée chez Belin, grâce à une amie, auteur également, j’avais déjà plus de 80 dessins dans mon sac. Elle présenta le projet au salon de Paris en 2006 et ramena dans son escarcelle plusieurs éditeurs dont Belin que nous avons finalement choisi avec Sylvie Chausse. Mais là encore, j’ai posé mes conditions. Si j’ai pu le faire, je le sais, c’est parce que plusieurs éditeurs étaient sur le coup ; la loi de l’offre et de la demande. Sans cela, je suppose que je n’aurais rien pu discuter mais juste dire oui ou non. je n’ai pas voulu d’avance pour moi afin de pouvoir discuter un bon contrat, une évolution rapide et de bons pourcentages, sans parler de tout un tas de petits points très précis qu’il serait trop long de détailler ici. Je sais que ce que je dis peut choquer beaucoup de monde. Je sais que l’avance est nécessaire et même indispensable pour vivre, manger et payer son loyer mais c’est un choix tout comme d’être libre entièrement sur le projet. Nul ne m’y a obligé. Mais je ne le conseille à personne sauf si on se sent passionné au point de ne plus pouvoir en dormir. Il faut être sûr de soi et savoir qu’on va sans doute dans le mur en travaillant de cette manière. Pour nous, tout se termine bien (sauf si les gens ne l’achètent pas en masse ! Soyons bassement vénal !) mais ça aurait pu être très différent. Nous aurions pu nous retrouver, Sylvie et moi, avec un travail inutilisable et deux années et demi de sueur, d’angoisse et de plaisir pour rien.

Mais comme je l’ai déjà écrit plus haut dans cet article que j’espère pas trop ennuyeux, la liberté est un luxe qui se paye très cher. Mais quel plaisir, aujourd’hui, de voir ce livre exister et lut par des grands et des petits. Et de savoir que Vincent va pouvoir le regarder à l’autre bout du monde avec sa femme et sa petite fille.

Pour tout ça, ces efforts valaient le coup.

Voilà, dans l’espoir que ce témoignage vous aura intéressé, je vous souhaite une bonne fin d’année 2007 et pour tous ceux qui écrivent ou dessinent pleins de projets fabuleux que j’aurai hâte de lire dès leur parution.

P.S. :

En me relisant avant d’envoyer ce texte à Vincent, je m’aperçois qu’un point pourrait porter vraiment à controverse, celui de l’avance. Je sais qu’il est normal et même souhaitable d’avoir une avance pour faire un travail. C’est même la moindre des choses qu’un éditeur court un petit risque en nous payant un peu, voire beaucoup pour un nombre infinitésimal d’auteurs, avant même la vente d’un livre. Toutefois, comme chacun le sait, l’avance n’est qu’une avance. La Palice n’aurait pas dit mieux. En résumé, l’avance sur les droits à venir sera d’autant plus importante que vous êtes important. Vous remarquez que je n’ai pas dis : « que vous êtes un grand artiste ». Si certains romanciers reçoivent une avance hallucinante, ce n’est pas parce qu’ils sont des génies (seul le temps le dira et fera l’écrémage) mais parce qu’ils sont de bons vendeurs, souvent très médiatisés.

Pour ma part, je ne suis rien de tout cela. Ni génie, ni bon vendeur. Donc, après 18 ans de carrière, il m’a fallu faire ce sacrifice. Je ne l’approuve pas, mais il était nécessaire pour faire ce que j’ai fait. Aucun éditeur n’aurait voulu de ce projet au départ. Seul un micro-éditeur l’a accepté. Or ces gens, malgré leur bonne volonté et leur audace souvent incroyable dans leurs choix éditoriaux, n’ont assurément pas la trésorerie d’un Gallimard ou d’un la Martinière.

Si par la suite, avec Belin, j’ai fait le même choix, la raison en est que j’avais déjà fait trop de travail pour me laisser mener par le bout du nez. Une petite avance ou rien, pour moi, c’était identique. J’ai choisi de poursuivre dans cette voie, à mes risques et périls. En effet, si le livre ne se vend pas ou peu, je ne gagnerai rien après deux ans et demi de dur labeur. Mais j’ai aussi fait le choix d’une carrière à risque. Je ne suis ni fonctionnaire ni salarié. Et ce choix, nous l’avons tous fait, n’en déplaise à quelques auteurs grincheux.

Ce que je n’accepte plus, en revanche, c’est la petitesse des contrats d’édition, les closes inadmissibles et le dédain avec lequel nous sommes parfois traités, alors même que nous sommes les chevilles ouvrières du système. Sans auteur, plus d’éditeurs. Il serait juste que les auteurs jeunesse puissent bénéficier du même type de contrat que certains auteurs « adultes ». Après tout, les pourcentages sur les ventes devraient être très importants. Si on ne vend pas, on ne gagne pas (normal), mais si on vend, on ne doit plus être considéré comme la cinquième roue du carrosse (ce qui est trop souvent le cas). Si l’argent rentre dans les caisses, nous devrions, nous aussi, en profiter. En profiter vraiment. Ce serait la moindre des choses. Certaines situations aujourd’hui sont insupportables et indignes. En disant cela, je crois exprimer la pensée de beaucoup d’auteurs et d’illustrateurs.

En effet, beaucoup d’entre nous discutent là-dessus et même certains ont créé depuis peu un syndicat afin de se battre et de faire reconnaître nos droits et de les améliorer, ce qui ne serait pas un luxe, croyez-moi. Mais tout ceci, ne m’empêche pas de dire également que sans éditeur, plus de livres publiés. Et des auteurs qui resteraient avec des projets inutiles pleins leurs cartons à dessins.

Voilà, je me suis bien excité, maintenant je vais me reposer et commencer un nouveau travail. Un clou chasse l’autre avec à chaque fois, l’espoir de tenir le bon « filon », la perle rare qui va nous permettre de mettre un peu d’argent de côté. Mais c’est une perle des plus rares assurément, une perle noire !

Bien à vous et bon travail.

Philippe-Henri Turin, un illustrateur heureux malgré tout.

Le villeurbannais Philippe-Henri Turin est né en 1963 à Lyon, une ville où il a appris les bases de son métier d’illustrateur d’abord aux beaux-arts puis à l’école Emile Cohl. Après une année passée aux studios Folimage de Valence, sous la direction de Jacques-Rémy Girerd, d’abord comme intervalliste puis comme animateur, il a rapidement pris son envol en solitaire, préférant le travail d’illustrateur indépendant, et depuis le début des années 90, il dessine pour les petits et les grands enfants. Dans la presse jeunesse, il collabore à différentes revues, essentiellement pour Fleurus ( « je lis des histoires vraies », « 1001 Histoires », etc…). Il a aussi dessiné pour différentes collections des éditions Milan (Zanzibar, Contes traditionnels…). Mais il est un peu plus connu pour son travail à l’Ecole des loisirs, une maison d’édition où il se sent particulièrement bien, en collaboration avec Alex Cousseau, l’auteur des textes. C’est d’ailleurs le petit succès de ces livres qui lui ont permis de travailler uniquement sur l’ouvrage des dragons pendant plus de deux années sans interruption et qui lui ont permis de rencontrer des éditeurs passionnés chez Belin. Philippe-Henri Turin est, par ailleurs, l’auteur de deux textes, Warf le pirate et La Bombarde, tous deux publiés au Seuil jeunesse.

Les Ogres (Turin/Durual / texte de S.Chausse/ éditons Albin Michel-1993)

Warf le pirate (Texte de Turin/ Illustrations de C. Durual / Seuil jeunesse- 1993)

Bartelby (Turin/ Texte adapté de H. Melville/ GrimmPress-2004)

Le Père Noël (Turin/Durual / texte de S.Chausse/ éditons Albin Michel-1994)

Warf le pirate/ tome 2 (Turin/ Illustrations de Fred Bernard/ seuil jeunesse-1995)

Les Chevaliers (Turin/Durual / texte de S.Chausse/ editons Albin Michel-1996)

L’art d’être chat (Turin/ Texte de S. Chausse / Seuil jeunesse- 1997)

L’agenda du Père Noël (Turin/ Texte de S. Chausse/ Albin Michel- 1998)

La Bombarde (roman/ Seuil jeunesse-1999)

La Marseillaise Noire (Turin/ Texte de J. Cowan/ Editions du Cosmogone-2001)

Histoire caustique et illustrée de la bonne ville de Lyon (Turin/ texte de M. Fustier/ l’Antilope-2002)

Les trois loups (Turin/ Texte de A. Cousseau/ Ecole des loisirs-2002)

Je veux être une maman tout de suite (Turin/ Cousseau/ Ecole des Loisirs -2002)

Quichute et SangChaud (Turin/ Cousseau/ Ecole des loisirs- 2003)

On veut voler mon Trésor ! (Turin/ Cousseau/ Ecole des loisirs-2004)

Pangbotchi (Turin/ Cousseau/ Ecole des loisirs- 2005)

Tendres Dragons (Turin/ Texte de S. Chausse/ Editions Belin – 2007)


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18 commentaires.

  1. fablyrr, le lundi 26 novembre 2007 à 10 h 22 min, a écrit :

    Bonjour et merci déjà.
    Je suis "jeune illustrateur" c’est a dire queje me bat pour faire avancer mon talent et percer (un jour peut etre). Donc ici jelis toujours tout plein de choses intéressantes. Aujourd’hui encore je ne suis pas décu. Je voulais juste revenir sur la fin a polémique. Pas sur les avance de dessinateur, juste sur le fait que tous les auteurs/ecrivains pour adultes ne touchent pas forcément plus d’avance qu’en jeunesse. C’est tout ce que je voulais dire. Je pense que du coup je me pencherai peut être à Montreuil sur l’achat de plus de livres que je pensais 🙂

  2. turin, le lundi 26 novembre 2007 à 11 h 50 min, a écrit :

    tourlou,
    merci Fablyrr de m’avoir lu. Juste pour ajouter que je sais bien que seul un tout tout tout tout petit nombre d’auteurs pour adultes ont des contrats privilégiés et des avances plus que conséquentes. La situation actuelle coté adulte pour un grand nombre d’auteurs n’a rien à envier à la jeunesse et vice versa. J’ignore qui tu es, la faute à tous ces pseudos, mais en tout cas je te souhaite pleins de bonnes choses dans ce métier. C’est toujours une joie de voir son livre dans des librairies, des mois et des années de travail regardé, parfois acheté et lu. Un enfant ou même un adulte qui s’intéresse à votre dessin et c’est une nouvelle journée ensoleillée. Un peu de douceur dans un monde de brutes.
    J’espère que je te verrai à Montreuil alors. N’hésite pas à te présenter. Je n’ai pas encore les dents d’un Ogre même si j’en ai la grande gueule.
    bien à toi.

  3. Goupil, le lundi 26 novembre 2007 à 12 h 27 min, a écrit :

    Très intéressant tout ceci. Je suis à nouveau en train de démarcher des éditeurs, mais je ne fais guère d’illusions, je sais que c’est un monde de requins. Tout de même il y a surement de belles expériences à faire, et ce métier se fait effectivement par/avec passion ou pas du tout. Je collectionne ce genre de témoigneages, ça peut toujours servir. Merci de nous faire partager cela!

    J’ai un livre sur les Dragons dans la tête depuis 20 ans… je suppose que j’attendrai encore 20 ans avant de le réaliser 😛 Je vais devoir acheter "Tendres Dragons" me semble-t-il. Je n’achète de loin pas tout ce qui sort sur le sujet, mais ces illustrations me rappellent le "maître" Wayne Anderson, qui m’a inspirée tout au début. Très bel ouvrage!

  4. Nils, le lundi 26 novembre 2007 à 15 h 41 min, a écrit :

    Je suis dragon moi-même (début janvier 1977). N’était-ce pas un peu présonptueux de réaliser un ouvrage sur les dragons sans me consulter ?

  5. turin, le lundi 26 novembre 2007 à 17 h 50 min, a écrit :

    tourlou,
    nous sommes donc lundi soir et je trouve de nouveaux commentaires sur mon commentaire. Bigre. Ca ne s’arrête pas. On va croire que je passe mon temps sur le net plutôt que de dessiner. Juste pour dire à Nils que je me confonds en plates excuses et bats ma coulpe de ne pas l’avoir mis ou pour le moins consulté avant d’entamer ce long et laborieux travail sur ces animaux incroyables qui drainent derrière eux un nombre incalculables de légendes partout dans le monde.
    Et pour répondre à Goupil: BRAVO! Quelle perspicacité! Wayne Anderson , un maître du crayon de couleur, entre autre, à qui je viens d’envoyer mon livre pour le remercier de m’avoir guidé sur la "bonne" voie. (en 2008, un ouvrage devrait enfin paraitre en France sur son immense oeuvre! et une autre surprise également!) Je ne le connais pas mais j’apprécie son travail, surtout celui sur les dragons. Dans "tendres dragons", on le remercie pour sa vision personnelle de ces animaux légendaires et on cite ses livres à la fin, ainsi que ceux d’autres auteurs. Wayne Anderson m’a permis de comprendre que les dragons pouvaient être autre chose que de grands dinosaures avec de grandes ailes, version héroic fantasy. Son dessin m’a renvoyé vers les enluminures du moyen age. Encore Bravo, Goupil, pour cette excellente analyse de mon dessin. Ca fait plaisir.
    Et pour toux ceux qui ont la chance d’habiter Paris, allez voir l’expo au Louvres sur les enluminures persannes. Il y a quelques dragons très différents de ce que l’on voit habituellement. C’est magnifique.
    Bien à vous. Et au prochains commentaires… moins gentils!

  6. Nils, le mardi 27 novembre 2007 à 16 h 24 min, a écrit :

    J’aime beaucoup l’illustration de ce post.

  7. yvan, le mardi 27 novembre 2007 à 18 h 27 min, a écrit :

    Pour commencer merci vincent et un encore plus grand merci a Turin d’avoir prit sur son temps pour parler de ses projets et de ses mesaventures. Personnellement je me réjouis de cette vague militante qui montre enfin les faces cachées de l’éditions mais malheurusement pas les plus reluisantes. Je cherche moi aussi a percer et tout ce que vous racontez sur cet atypique parcours qu’est l’élaboraion d’un projet fait echo en moi comme a beaucoup d’autres je n’en doute pas. Mais il est consternant de constater que des modes de fonctionnement de la part d’editeurs non guère changés en plusieurs decenies. c’est affolant. Vous disiez etre rebuté a faire des croquis préalable a une illustration quand ceux ci vous étaient demandé, et bien moi j’enrage lorsque qu’un editeur vous refuse sans qu’un essai ne vous est été proposé et vous dit simplement non vous ne correspondez pas. Comme si votre seul book était une vitrine exhaustive de vos capacités. Bref! je ne vais pas pourrir plus longtemps l’ambiance et remercier une fois de plus cette indispensable initiative de vincent (notre julien courbet a nous) et espère que d’autres professionnels viendront casser "le mur du silence" et surtout parler avec passion de ce magnifique métier qu’est celui de faiseur de rêve.

  8. laure, le mardi 27 novembre 2007 à 17 h 11 min, a écrit :

    OUI AUX DRAGONS !
    BRAVO PHILIPPE !
    TOUS ENSEMBLE ! TOUS ENSEMBLE !

  9. turin, le mercredi 28 novembre 2007 à 9 h 08 min, a écrit :

    Tourlou,
    Encore merci pour ces commentaires et merci d’aimer mes dragons. J’ai tellement travaillé pour ce livre. Je ne pensais pas que le blog de Vincent était aussi lu. N’ayant pas de blog moi-même et ressemblant plus à un homme de Néanderthal (pas de voiture ni de téléphone portable) qu’à un internaute du 21éme siècle, je n’imaginais pas ça. Faudra que je me mette à réfléchir à un site au plus vite.
    Réponse très courte à Yvan. Je sais combien il est frustrant pour tous de se voir refuser par un éditeur sans même avoir la possibilité d’un essai. Malheureusement, l’offre de travail est petite et le choix d’illustrateurs immense. Nous sommes de plus en plus nombreux. Dans des styles très différents. Il faut comprendre l’éditeur qui ne va pas prendre le temps de faire faire un essai. Je crois qu’il convient de varier non pas son style, sauf si, comme dans mon cas, on aime ça, mais sa palette de possibilités. Faire des dessins pour petits et grands, cibler les éditeurs qui conviennent le mieux à notre travail et nos idées. Pour ça , il faut impérativement regarder les productions des éditeurs, comprendre leurs désirs et leurs voies. Je me demande si je me fais bien comprendre, moi. Des fois, j’ai des doutes sur mes capacités à m’exprimer.
    Nous sommes des artistes certes (bien que moi, je me vois plutôt comme un artisan, peaufinant son ouvrage), mais nous sommes aussi des rouages d’une industrie, celle du livre. Notre travail s’inscrit au milieu d’une immense chaine. Et il nous faut en tenir compte. Tout le monde peut ne pas être d’accord et je le comprends, mais c’est une réalité. Pour des jeunes qui sortent de l’école, je suis un vieux, et même déjà une antiquité, mais j’ai appris certaines choses qu’ils apprendront à leur tour.
    Dans tous les cas, il ne faut pas désespérer, même si c’est dur (on entend plus souvent non que oui, au revoir que bienvenue dans ce boulot) mais ça vaut le coup. Si on aime dessiner à longueur de journée évidemment. Travail de solitaire.
    Bien à vous et peut-être à bientôt si je lis d’autres commentaires.

  10. Nils, le mercredi 28 novembre 2007 à 10 h 02 min, a écrit :

    Ca m’intéresserait beaucoup de savoir ce que tu as pu éventuellement apprendre sur l’origine des dragons.
    La parenté avec les chauve-souris semble assez probable, non ? http://www.sfepm.org/NuitChauveS...
    Quelles sont les plus anciennes références à des dragons ? Comment étaient-ils représentés ?
    Vers quelle époque s’est construite l’image du dragon ailé qui crache du feu sur les chevaliers ? Est-ce récent ou réellement moyennageux ?
    D’où peut provenir cette idée d’un animal qui crache du feu ?

    Nils.

  11. turin, le mercredi 28 novembre 2007 à 11 h 47 min, a écrit :

    Bonjour Nils,
    Me revoilà. Je reviens de temps en temps. après quelques longues minutes passées sur un dessin. Il est certain qu’on retrouve ces animaux composites un peu partout sur la planète. Ils ne s’appellent pas forcément dragon mais ont tous la caractéristique d’appartenir à des légendes qui parlent de la création du monde et des hommes. Dans l’antiquité, ils étaient plutôt proche du grand vers, du serpent venimeux et diabolique. Mais de l’autre coté, en asie, ils ont tout de suite été positif. Chez les babyloniens et dans d’autres civilisations plus anciennes ont en trouvent la trace, voir Tiamat, Illuyanka et bien d’autres…
    Sylvie Chausse qui a écrit le livre pourrait tant dire plus , cher Nils. Notre livre également, bien que beaucoup de texte ait été coupé. Moi, je ne suis que l’illustrateur. Je n’y connaissais pas grand chose avant d’attaquer ce sujet. Le dragon ailé, je ne l’ai vu qu’à partir des enluminures du moyen age mais je peux me tromper. Par contre , le dragon, tel qu’on le voit maintenant, dragon heroic fantasy, je le date de la fin du XIX siècle avec les peintres anglais pré-raphaelites et la découverte de pleins de squelettes de dinosaures (naissance de la paléonthologie). Cette représentation très "dinosaurienne" est essentiellement anglo-saxonne. Les plus grands artiste de fantasy étant anglophone , pour la plupart. Mais ça arrive chez nous, de plus en plus. Tous les dragons ne crachent pas du feu. J’ignore d’où peut provenir l’idée d’un animal qui crache le feu. Je suppose que devant les tremblements de la nature, sa force, l’homme a cherché des responsables, des êtres capables de domestiquer ces forces et de les déverser sur nous, pauvres petites choses. Mais je crois surtout que c’est nous qui sommes devenus les dragons, mais des dragons sans grande beauté ni sagesse. Des êtres qui détruisent et abîment, même sans le vouloir. Ohlala! où je vais moi.
    Un cachet pour la tête vite!…
    Quant aux chauve-souris, je n’en sais rien!
    Vraiment, cher Nils, notre livre est fait pour toi. Sinon, si tu veux plus de réponses va voir le livre du CNRS editions, "dragon entre science et fiction", et bien d’autres sans image mais avec tout plein de textes passionnants et parfois un peu compliqués. On a écrit les références de tous ces ouvrages à la fin de notre livre.
    Bien à vous tous et à bientôt.

  12. fablyrr, le mercredi 28 novembre 2007 à 13 h 47 min, a écrit :

    enfait c’est assez amusant de vous lire Nils et toi. J’ai moi meme commencé une série de dragon que je voulais plutot atypique. on fait ce qu’on peut, enfin l’idée était de sortir du coté tradi-fantasy … je verrai sur la série si j’y arrive.
    nb : je serai au salon de montreuil Lundi pour la journée pro, tu y seras ?
    question bonus, toi qui a plus d’expérience dans le domaine, l’étiquette "journée pro" pour montreuil est intéressante pour un illustrateur avec un book sous le bras ou vaut il mieux passer dimanche. (j’ai deja arpentée ce salon 3 fois avec beaucoup de "non merci", d’ou ma question en terme de "cible edotiale de plannig")

  13. Nils, le mercredi 28 novembre 2007 à 18 h 07 min, a écrit :

    Putain, le guitariste des Rita Mitsouko est mort aujourd’hui !
    Je savais même pas qui c’était les Rita Mitsouko.
    C’est con, je découvre enfin qui a écrit une chanson que j’adore ("C’est la mort qui t’a emmené"), le titre de la chanson, le nom du groupe, le fait que la chanson parle pas de Mathias (Enrico ?) mais de Macia, et c’est à l’occasion de sa mort… Encore merde !

  14. turin, le jeudi 29 novembre 2007 à 6 h 06 min, a écrit :

    encore un mot. La vieillesse me guette, j’ai oublié de te préciser que je serai peut-être l’après-midi du lundi à Montreuil. Tout dépendra des résultat des signatures samedi et dimanche après-midi. Si des gens sont intéressés par mon livre ou si je fais un bide. Voili voilou. Et bonne chance encore.

  15. turin, le jeudi 29 novembre 2007 à 6 h 03 min, a écrit :

    tourlou,
    paix à son âme. Et merci pour toutes ces chansons qui ont accompagné une partie de ma vie. Je n’aimais pas tout mais c’était toujours étonnant. Misère! Quelle tristesse!
    Pour en revenir à toi, fablyrr, j’ignore quel jour il vaut mieux passer n’ayant jamais fait ça. Je préfère prendre rendez-vous chez l’éditeur ou laisser mon dossier afin qu’il le regarde. Je sais que de plus en plus, il faut envoyer des extraits du travail par mail. Tout ça devient extrèmement impersonnel et permet de dire en core plus facilement non sans même voir la personne. Et encore quand on te répond. Je n’ai pas de conseil à te donner, seulement montre ce que tu fais et ne va pas au hasard mais regarde bien le style des maisons que tu venux rencontrer. Tous les dessins ne vont pas dans toutes les maisons d’édition. Va également voir avec ton dossier, si celui-ci si prête, des rédactions de journaux jeunesse ou non, plus enclin à chercher de la nouveauté. Enfin, c’est ce qu’il me semble. Tu sais, ça fait longtemps que je n’ai pas démarcher et je sais que c’est de plus en plus difficile à ce que qu’on me dit. Alors bonne chance et j’espère que tu trouveras. Sinon accroche-toi si c’est ton rêve. Il ne faut jamais lâcher même si certains propos sont durs à entendre.

  16. Goupil, le vendredi 30 novembre 2007 à 10 h 56 min, a écrit :

    Contente d’avoir frappé juste! L’influence est évidente, mais bien sur dans le sens positif comme tu le relèves. J’ai fait mes premiers dessins de Dragons en regardant le "Club Dorothée" dans les années 80. Avec le dessin animé "le vol des Dragons" qui est dessiné d’après les oeuvres de Wayne Anderson. Ensuite il m’a fallu presque 20 ans pour trouver le fameux livre (en version originale de 1979) car il a longtemps été épuisé et l’internet n’existait pas en ce temps!

  17. vasco, le vendredi 30 novembre 2007 à 11 h 31 min, a écrit :

    Merci Philippe-Henri pour ce long article très instructif (et rassurant malgré tout), il montre bien que notre profession n’entre pas toujours dans un cadre établi, et que, si bien évidement il faudrait souhaité un cadre plus doré pour tous, les voies de chacun sont variées.
    Merci aussi à Vincent pour cette tribune, et l’ensemble de ce site très généreux. Pour l’instant, je suis loin d’en avoir fait le tour.
    Petite question : serait-il possible de retrouver tous les articles de ce genre ; ayant trait à cette face de la profession (les contrats, les droits…) ; car il me semble qu’ils pourraient faire œuvre utile en étant regroupés.

  18. turin, le vendredi 30 novembre 2007 à 13 h 32 min, a écrit :

    tourlou,

    Ha ha! si je comprends bien, drrière Goupil, une jeune femme se cache. pour ma part, je n’ai découvert le film " le vol des dragons" qu’à travers la copie envoyée sur you tube. Mauvaise qualité et en anglais maios ça permet de se faire une idée. Le livre "the flight of dragon" est superbe et date de la période des gnomes et des fées de Froud et Lee. Ce fut le troisième livre de ce genre, encyclopédie sur un thème fantastique. Ila également dessiné deux autres livres sur les dragons, un peu plus tard. J’espère pouvoir voir un jour les originaux de ces livres. Pour Vasco, je suis heureux de voir que mon article ne vous a pas ennuyé.
    Bien à vous et peut-être à une prochaine intervention. Merci à Vincent pour cette ouverture de son blog.

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