
No trespassing
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Depuis quelques temps déjà, je me questionne beaucoup, et de plus en plus, sur la diffusion et le partage de mes illustrations, de mes images. Constatant que mon blog-site prend de l’ampleur, forums, liens & co, il devient difficile de surveiller et encore moins « contrôler » cette dispersion. Le canular du week-end dernier, un cas isolé – je l’espère – qui aurait pu très mal tourner, me pousse encore à remettre en question tout ceci car je me dis que quelqu’un armé de réelles mauvaises intentions pourrait faire pas mal de dégâts… Et même si les internautes sont vigilants et prennent le temps de m’alerter (encore merci !), ça ne résout pas vraiment le problème.
Depuis que j’ai lancé mon site il y a presque six ans en arrière, j’ai toujours veillé à ce que les images mises en ligne soient le moins possible « exploitables ». C’est-à-dire à des formats et résolutions destinés à l’écran et de médiocres conditions pour l’impression par exemple. Même si, malheureusement, ces précautions ne freineraient pas un brigand, je me dis que ça limite peut-être un peu la casse. Demain je ne pense pas retrouver une de mes images à l’identique sur un panneau 4×3 ou sur une ligne de tee-shirts. En tous cas je croise les doigts.
Auparavant, j’avais tout simplement désactivé le clic droit. Une mesure placebo qui permettait de limiter un peu les fuites. Mais finalement, ça ne m’a pas plu car – comment dire – ce n’est pas mon genre ni mon état d’esprit. En mettant une image sur le net, je prends la responsabilité d’accepter son téléchargement. N’étant pas parano de nature, cela n’entrait pas non plus dans mon optique de partage de la vision du travail d’illustrateur. Surtout, je ne souhaitais pas pénaliser ceux qui se créent des galeries perso, sur leurs ordinateurs, chez eux sans intention de nuire. Et aussi les directeurs artistiques qui montent des dossiers sur leurs illustrateurs pour affiner leurs décisions et présenter des images choisies aux éditeurs.
Il y a deux ans, j’ai limité le « leech », c’est-à-dire les liens directs vers les images hébergées sur mon site. Je voyais ma bande passante fondre comme neige au soleil et cette mesure limite peut-être aussi la diffusion à tout va. Un bon coup de sang un peu démesuré, c’était par ici. J’ai remarqué que sur les forums, on indique maintenant plus facilement un lien vers le blog, la galerie ou le message concerné. Bien entendu, on peut toujours prendre l’image et la stocker ailleurs sur des sites comme imageshack & co mais bon, j’ai noté une augmentation des liens pointant directement vers des parties de la galerie ou vers des messages tandis que les liens vers les images baissaient considérablement.
La solution radicale est de ne rien diffuser du tout et laisser les images dans les cartons. Ah. Ah. Ou, moins violent, les partager en miniatures, toutes petites ou encore, pas très concluant, apposer un filigrane par-dessus. Ce qui me casse les pieds car je ne veux pas déranger mes gentils lecteurs et sympathiques visiteurs à cause d’une minuscule minorité de vilains farfelus.
Un drôle de casse-tête qui peut faire pinaillage, prise de tête inutile, discussion sans fin ou caprice d’artiste. Sauf que les conséquences d’un réel vol d’illustrations sur le net pourrait me mettre dans une situation on ne peut plus délicate avec certains éditeurs. Car – et je ne porte pas de jugement là-dessus – certains préfèrent ne pas voir les illustrations diffusées avant parution, voire même pas du tout. Les illustrations que je réalise s’inscrivent dans un système pour un produit. Je respecte et comprends tout à fait qu’on ne souhaite pas voir étaler sa production en petits morceaux, mettant ainsi le paquet sur le produit fini. Il y a actuellement le même souci au cinéma avec des producteurs ne souhaitant plus partager d’images de fabrication des effets spéciaux par exemple, les gardant pour les futurs éditions DVD, etc, etc. J’ai expliqué à ces éditeurs que mon blog-site n’est pas qu’une vitrine commerciale, les images présentées sont là pour quelque chose d’un peu plus ambitieux à mes yeux, soulever un peu le voile, décrire le travail d’illustrateur, la conception détaillée des images. Dans cette optique, certains ont accepté de jouer le jeu à 100%, d’autres d’accord mais demandant gentiment que les images, crayonnés & co, sortent une fois les produits parus. Tout est ok, ça me va. Au bout du compte, tout le monde est content, éditeurs et lecteurs. Mais cela reste un peu fragile et une affaire de pillage plus sérieuse pourrait remettre en question – allons-y franchement – l’existence même du blog. Car, poussé à l’extrême, si les crayonnés, recherches, tergiversations, prises de bec, étapes par étapes, devaient rester dans les cartons, je ne verrai plus tellement l’intérêt de venir écrire ici. Enumérer et lister mes publications ne m’emballe pas vraiment.
Enfin bon, pour l’instant je laisse en état et fais toujours confiance au bon sens des internautes et à leur vigilance. Un peu candide, je vais simplement ajouter un petit rappel en fin de page pour réveiller et peut-être dissuader les mauvais esprits. Bouh !
P. S. :
Je poursuivrai cette réflexion sur la diffusion de mes images plus tard. Ce sera moins technique et plus artistique. A suivre donc.
« Un Lundi comme un autre |
| Hiver coréen »
Eh bien !… Quelle tristesse… Le net ça me fait penser au dicton arabe : … c’est comme une épée on s’en sert à faire le bien, ou à faire le mal… En tous cas j’ai vu une fois un site qui expliquait que l’on pouvait "tatouer" les images (sans filigrame visible), c’était un code qui permettait de traquer les images on pouvait savoir qui les avait téléchargée et s’il les avait publiées sur le net et à quelle adresse… Malheuresement j’ai oublié le nom de ce site, de plus ai-je bien compris ? Car mes connaissances en ce domaine sont quasi nulles et j’ai pu faire une confusion. C’est un procédé utilisé par les banques d’images…Voilà peut-être que quelqu’un aurra plus infos…
Je comprends ton état d’esprit, en 2000, je faisait de la recherche sur ce qu’on appèle maintenant des smartphones, PDA et compagnie. Il s’agissait à l’époque d’une technologie peut connue. J’ai développé des programmes pour ces machines et je me suis dit qu’il serait bon d’aider les autres personnes dans le monde qui travaillaient dans le même domaine. J’ai donc partager du code sur quelques forums bien spécifique, mais quelle suprise lorsque j’ai découvert que certaines personnes avait tout simplement piller mon code pour le vendre sur Internet. Résultat des courses, je n’ai plus rien diffusé sur Internet. C’est triste, mais cela m’avait trop dégouté. 8 ans plustard, je recommence tout juste à partager du code, mais je prends plus de précaution.
Je me demande…
Si ce que tu redoutes, c’est que tes illustrations se retrouvent sur des tee-shirts, tu pourras toujours faire un procès (ou plusieurs) ert devenir milliardaire.
Ou alors tu lances ta propre ligne de tee-shirts pour que le filon ne soit plus exploitable.
Tu peux faire la même chose pour les tasses à café, les porte-clefs, les chaussons, etc.
Yes, sans blaguer, je pourrais toujours faire un procès mais si j’arrivais un jour à la case procès, ça voudrait dire que le mal est déjà fait. Malheureusement. En plus, se lancer dans de telles procédures, ça doit coûter des sous, du temps, de l’énergie… Brrr…
salut Vincent !
Et ben je vois que des clones terrien s’approprie vite ton "don" ! Dommage pour lui que sur tes publications il y es marqué "Dutrait" 😉
Plus sérieusement, c’est très pénible! je suis souvent victime de "pillage" moi aussi, et de devoir passé son temps à faire la police nous fais perdre du temps… 🙁
Voici un paragraphe de loi qui peut vite mettre un terme à ces blagues de mauvais goût :
"L’utilisation d’une œuvre protégée sans autorisation est considérée comme un acte de contrefaçon. Elle constitue non seulement une faute de nature à engager votre responsabilité civile mais aussi un délit pénal puni de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. Que votre site soit gratuit ou payant, la règle est la même.Ainsi, pour éviter toute condamnation, veillez tout d’abord à bien identifier les titulaires des droits sur les œuvres que vous voulez publier. Soyez vigilants, car plusieurs personnes peuvent prétendre à la titularité des droits sur une même œuvre : l’auteur, le co-auteur, l’éditeur, le producteur…
Demandez leur ensuite une autorisation écrite portant sur la mise en ligne des œuvres désirées sur votre site. En cas de litige, il vous appartiendra de rapporter la preuve de l’existence de cette autorisation dans les conditions prévues par les articles L. 131-2 et L. 131-3 du Code la propriété intellectuelle. Il est donc préférable, pour plus de sûreté, qu’elle comporte la signature manuscrite ou électronique des titulaires des droits."
(merci à mon super tonton fiscal qui me permet d’en savoir plus chaque jour !)