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Maître Colbus

Ecrit dans Culture, Inspirations, technique, lu 13 933 fois avec 14 commentaires.
Marqué comme artbook, illustration, technique.
Ecrit le jeudi 2 juin 2011, publié il y a 11 années.

Je suis un fan absolu de Jean-Paul Colbus. Et ce depuis mon enfance. Ses illustrations m’ont profondément marqué, tout comme celles du Pinceau Magique et du Magicien des couleurs dans un autre registre. Colbus m’a ouvert les voies de l’illustration « mature ».
Je suis fasciné par sa technique, son sens de la narration, ses mises en couleurs à la gouache et la lisibilité de ses compositions. Il excelle autant dans l’art de l’illustration détourée en jouant habilement et délicieusement avec le blanc du papier que dans le cas d’illustrations au format cadré plus courant avec des mises en scène limpides et des compositions efficaces. Sa technique est toujours au service de l’image et de son contenu.

Tout comme Pierre Joubert, Jean-Paul Colbus assoit ses illustrations par un dessin juste et précis, vigoureux et bien campé. En y regardant de plus près, on remarque une économie de couleurs et de coups de pinceaux pour aller à l’essentiel. A la manière d’un Angus McBride de la même génération d’illustrateurs.
Un jeu de contrastes marqués, des tonalités et lumières soignées pour gérer volumes, profondeur et lisibilité révèlent une technique, une approche dite « traditionnelle » des mises en couleurs et un traitement très « pictural ». Mais avec en plus une manière d’utiliser de francs aplats colorés ou des cernés très marqués qui – comment dire – font peut-être parfois plus penser à des rendus « modernes » qu’à de la peinture old school pure et dure à la Wyeth & co.
Je ne sais pas trop comment l’exprimer et regardez plutôt sur l’image ci-dessous la différence d’exécution des textures des tenues des personnages (sans contours, en coups de pinceaux bruts modelant et imitant les fourrures) et celle des avants-bras de ces mêmes personnages (presque en aplat avec un cerné noir). Cela  se remarque souvent dans ses images avec des parties très modelées et texturées par la peinture et d’autres plus épurées voire simplifiées pour capturer le principal.

Jean-Paul Colbus a surtout œuvré pour l’illustration documentaire. Disons plutôt de l’illustration documentée – nuance – comme pour le docu-fiction dont je parlais ici et j’essaie autant que possible de m’inscrire dans cette lignée.
Ses illustrations ne sont pas que descriptives ni « simplement » démonstratives, elles racontent. Elles racontent l’Histoire mais aussi l’aventure et le grand large avec Robinson Crusoé, la mythologie, le western ou encore le fantastique avec l’Enfant bleu.
Comme sur les images ci-dessous, Jean-Paul Colbus utilise des gammes de couleurs réduites, une ou deux teintes majoritaires plus une autre en moindre mesure pour provoquer contraste ou déséquilibre. Les couleurs sont franches et certains partis pris ou agencements me surprennent à chaque fois.

Je ne m’éloigne jamais trop de ses images, une source d’inspiration intarissable, autant sur le fond que sur la forme. Son Robinson Crusoé m’a d’ailleurs certainement aiguillé sur la voie de l’illustration.
Gamin, je me disais que plus tard, j’aimerais bien faire Jean-Paul Colbus comme métier 😉

Je pense avoir réuni au fil des ans une bonne partie de son œuvre publiée, ci-dessus quelques-uns des ouvrages que je conserve précieusement (certains, épuisés, se font rares).
Les informations sur Jean-Paul Colbus sont clairsemées. J’ai cependant déniché un petit autoportrait, ci-dessous, et généralement on peut lire que Jean-Paul Colbus est né en 1932 à Bois-Colombes. Il a commencé à travailler à seize ans dans la publicité avant de s’orienter vers l’illustration. Il se consacre depuis 1975 à la bande dessinée et à l’illustration, spécialement d’histoire et d’aventure.
Et pour compléter cet article, une page bien maigrichonne pour ce maître de l’illustration française sur Ricochets-jeunes.org, ici et c’est Li-An, par là, qui en parle aussi.
Dans les commentaires de l’article de Li-An, Vasco, ici, m’avait évoqué comme possible « descendant » de Jean-Paul Colbus. Ce qui répercutait ce que  j’avais entendu de la part d’éditeurs et qui m’avait beaucoup touché pour les raisons « proustiennes » citées plus haut…

 

 


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14 commentaires.

  1. Vincent Dutrait, le vendredi 3 juin 2011 à 0 h 34 min, a écrit :

    P. S. :
    Je me questionne sur la bio de Colbus car il est souvent indiqué qu’il s’est consacré à la BD mais je ne connais et je n’ai trouvé que Robinson Crusoé comme BD dans sa bibliographie… Curieux.

    Et, à propos de son « style », je me demande si certains auteurs comme Colbus n’étaient pas en train de vivre un moment charnière de cette époque. La prédominance d’un travail dit « traditionnel » de l’illustration fortement influencé par exemple par les nouvelles approches BD en France (Moebius, Druillet, etc), l’animation française avec Laloux & co….

  2. vasco, le vendredi 3 juin 2011 à 17 h 36 min, a écrit :

    Je ne crois pas que je méritais d’être cité pour cette toute petite phrase ; je ne faisais là qu’un simple constat de filiation que ton article éclaire avec précision.
    À vrai dire, je ne croyais pas être si près d’un de tes Maîtres.

    Concernant la BD, il a dû avoir quelques projets dans ce domaine, et en revoyant ses 11 pages d’après “le mariage trompeur” de Cervantes (parues dans le N°1 de Métal Hurlant Aventure !! ), je m’aperçois qu’il devait avoir dans l’idée d’adapter l’ensemble des “nouvelles exemplaires” d’où cette histoire est tirée : la toute première bulle faisant allusion à un passage précédent du récit (peut-être y a-il des planches inédites).
    En fait je ne sais pas s’il y a eu une édition de meilleure qualité, et plus complète, en tous cas dans ce magazine le papier et l’impression ne rendent pas honneur au travail de Colbus sur ce coup là.
    Malgré tout on ne peut que le constater, le dessin en est très beau mais se heurte à la double difficulté de faire bouger ce monde tout en respectant la prose très contournée de Cervantes.
    Ça donne des bulles très encombrantes sur des scènes superbes mais immobilisées dans ce rythme difficile.
    À mon avis, le projet était trop ambitieux et pour le coup trop littéraire. Autant l’histoire populaire de Robinson peut se plier à la BD, autant celle-ci plus complexe aurait demandée un très gros travail de réécriture.
    Bon, difficile de porter un jugement définitif, car j’ai vraiment l’impression que c’était en gestation.

    J’espère que tu la trouveras sans problème.

  3. Vincent Dutrait, le vendredi 3 juin 2011 à 23 h 34 min, a écrit :

    Merci pour ces précieuses précisions et pour Robinson, là aussi ça coince un peu côté BD… L’album navigue plutôt entre l’illustration pure et le récit illustré.
    Je n’avais pas pensé à creuser du côté des journaux BD et hop je viens de commander pour pas grand chose les numéro 1 & 4 de Metal Hurlant Aventure auxquels il a participé.

  4. vasco, le lundi 6 juin 2011 à 10 h 21 min, a écrit :

    Pour le N°4 de Métal Aventure il a fait “seulement” la couverture, pas de BD.
    Autrement, je vois que tu en as pas mal en magasin, mais as-tu le “j’aime lire” (n°181 de fevrier 1992) dans lequel il a illustré l’histoire “Une plume pour Petit Indien” ?
    (pas aussi bien que “l’Enfant bleu”, mais si tu collectionnes…).
    Il a aussi illustré un album document jeunesse “Les Fêtes” (épigones -1987) avec de très belles et grandes images et des vignettes en noir.
    Et dans la même collection : i”maladies et médecins” qui doit pas être mal (ce sont des albums dans le style de ceux des éditions Ouest France qui étaient illustrés par Joubert (entre nous heureusement qu’ils avaient de bons illustrateurs parce que les maquettes…hum…)

    Dans BD oubliées (le site) ils le confondent parfois avec un Christian Colbus, et un Jean-Claude Colbus, donc attention…

    Mais je suppose qu’il est toujours vivant et que tu pourrais le contacter directement…

  5. Vincent Dutrait, le mardi 7 juin 2011 à 11 h 22 min, a écrit :

    Yep j’ai vu tout ça. Sur le net on trouve quand même pas mal de liste bibliographiques complètes mais malheureusement sans images… Difficile de se faire une idée de certains titres.

  6. Gnome, le mardi 7 juin 2011 à 20 h 49 min, a écrit :

    diantre! je me rappelle de l’enfant bleu, que j’avais étant gosse, et dont les illustrations m’avaient sacrément impressionné. merci de parler de cet illustrateur que je peux désormais redécouvrir. ton blog est une mine d’or de références (au passage, ça doit t’éviter de répéter toujours les mêmes références à tes élèves de pouvoir les rediriger ici). merci donc d’avoir repris, ça fait plaisir, et plaisir aussi pour toi de te savoir remis de ces mois difficiles.

  7. Mathias G., le mercredi 8 juin 2011 à 12 h 05 min, a écrit :

    J’ai découvert Colbus sur le tard, mais ses images me fascinent toujours autant. C’est une de mes références graphiques que je cite rarement à mes amis lorsqu’on a une discussion sur le sujet… tout simplement parce que ce nom ne dit jamais rien à personne 🙁 Je suis ravi de voir qu’on est plusieurs à être des “colbusiens” 🙂

  8. Nils, le lundi 13 juin 2011 à 13 h 52 min, a écrit :

    Moi je trouve ça un peu tristounet.

  9. Vincent Dutrait, le lundi 13 juin 2011 à 14 h 21 min, a écrit :

    C’est ce qu’on dit parfois des dessinistres et des artristes. Mais à mes yeux, Colbus n’en fait pas partie.

  10. Pezito, le mardi 14 juin 2011 à 20 h 01 min, a écrit :

    Très bon article !! Sans me sentir aussi proche du style de Colbus que toi, je me souviens très clairement de certaines de ces illustrations ; notamment “L’Enfant Bleu” et les “Contes du Marchand de Sable”… C’est typiquement le genre d’images dont je raffolais étant enfant. 🙂

  11. Paptimus, le vendredi 29 juillet 2011 à 12 h 36 min, a écrit :

    Je vais commencer par un grand bonjour, puisque c’est la première fois que je poste sur ce blog.

    J’apprécie beaucoup votre travail, M. Dutrait, et grâce à cet article, j’ai enfin compris pourquoi (en partie, en tout cas).

    Enfant, je chérissais certaines des illustrations de Colbus (sans connaître son nom, bien sûr). Je possédais le livre de mythologie grecque et romaine qu’il avait illustré, et je l’avais tellement dévoré que je le connaissais par coeur. Les illustrations de Colbus m’avaient fortement impressionné. Celles que vous avez postées ici sont restées dans ma mémoire (cette illustration de Dionysos furieux est un chef d’oeuvre !), et je me rappelle aussi d’Achille terrassant Hecor, de Zeus affrontant Typhon…

    Je comprends mieux maintenant ce qui a pu m’attirer dans vos illustrations : la filiation, notamment dans le travail sur les couleurs dont vous soulignez la qualité chez Colbus, est très claire.

  12. Arnaud Demaegd, le vendredi 5 août 2011 à 9 h 55 min, a écrit :

    Bonjour à tous,
    Tout comme Paptimus, c’est mon premier post et, tout comme lui, j’aime votre travail, Vincent, et notamment dans sa filiation avec Colbus. Je cherchais régulièrement des informations sur cet artiste que j’adore sans rien trouver de très étoffé. Merci pour ce coup de projecteur sur cet artiste trop peu connu ! Depuis ma plus tendre enfance, je possède La mythologie grecque et romaine, La vie d’un légionnaire romain et La vie d’un chevalier. Encore aujourd’hui, je reviens constamment à ces trois ouvrages qui représentent une mine inépuisable d’inspiration. La maîtrise du dessin, de l’anatomie, le naturel des poses, les couleurs… Colbus est un maître, tout simplement. Quel dommage, et quelle bizarrerie, qu’il n’ait pas publié davantage.

  13. Frederic Mathias, le mercredi 31 août 2011 à 15 h 20 min, a écrit :

    C’est un peu chouette Colbus, y’a de la patte. Mais le plus beau, c’est de vouloir “faire Jean-Paul Colbus comme métier” devant les visages médusés de la famille et le rictus blasé des amis. Seuls les dessinateurs connaissent ce moment de solitude absolument unique, ce trip intersidéral qui nous sépare des gamins qui rêvent d’être astronautes ou stars de la scène. Un jour, il y aura bien un gosse pour dire “j’aimerais bien faire Vincent Dutrait comme métier”.

  14. Félix Meynet, le jeudi 26 avril 2012 à 15 h 59 min, a écrit :

    Bonjour Vincent,
    Merci pour cet aperçu du travail de Colbus dont j’avais effectivement remarqué la couv de Métal sans en savoir davantage sur ce super illustrateur digne de Follet ou de Joubert. Je me suis toujours demandé comment ces remarquables dessinateurs coloristes trouvaient leur documentation aux temps pas si lointains où internet n’était pas là… Un grand mystère et une réelle fascination pour moi !
    Et bravo pour ton propre travail qui fait honneur à ces grands qu’on adore.

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